Vient rencontrer Adella

James s'immobilisa sur le seuil de la porte et hésita une fraction de seconde avant de cogner contre celle-ci.

La porte était entre-ouverte et il avait entendu des voix provenant de l'intérieur.

Rah ! Et puis merde, quoi ! Il n'avait pas toute la journée !

Il cogna une seconde fois, plus fortement cette fois et attendit, un peu agité.

Encore une fois, la patience lui faisait défaut...

Une femme sortit de la pièce et James se poussa sur le côté pour la laisser passer. Il se planta ensuite devant la directrice et lui fit un petit sourire.

'' Désolé de vous déranger mais... j'ai un petit problème..''

James entra alors dans le bureau et s'assit sur l'une des chaises libres puis attendit que la directrice arrive devant lui avant de se lançer...

'' Écoutez mademoiselle... je viens à peine d'arriver et ce n'est pas dans mes intentions d'être... déplaisant mais... ''

Il cessa un moment de parler, essayant de garder son calme et son sang froid... surtout... il fallait qu'il évite d'être vilgaire donc... rayé le mot '' foutre '' et '' chier '' le temps qu'il était dans cette pièce.

Il toussa pour s'éclaircir la voix et posa ses prunelles turquoises sur le visage de la jeune femme.

'' J'ai une feuille ici qui me donne mon numéro de chambre... et juste à côté... il y a le nom de quelqu'un qui partagera cette chambre avec moi... hum... ''

Il se mordilla le coin de la lèvre et poursuivit, s'agitant sur sa chaise, incapable de rester plus de cinq minutes sans bouger.

'' Il est justement là le problème... il y aurait pas moyen de... je ne sais pas moi... d'être seul dans ma chambre ? '', demanda-t-il en plissant légèrement les yeux, la questionnant du regard.

James la regarda un moment puis son visage se crispa au fur et à mesure qu'elle parlait...

Rah merde...

Il émit un petit rire lorsqu'elle eu terminé et dit, d'un ton aussi ironique qu'elle..

'' Eh bien ! Justement ! Si vous m'offrez un voyage au Caraïbes, je vais le prendre ! Parce que, franchement... c'est nul à chier ici... ''

Il lui fit alors un large sourire puis se mit à rire.

'' Bien ! J'imagine qu'il n'y a pas moyen de négocier ? '', demanda-t-il tout de même en lui faisant le plus beau des sourires.

M'enfin... un sourire comme seul James Darrow pouvait le faire... lorsqu'il voulait quelque chose...

James éclata de rire puis se mit à la fixer sans relâche.
Il se pencha alors un peu, pour approcher son visage du sien puis dit, avec un petit sourire narquois...

'' Croyez-vous franchement que parce que je trouve cet endroit nul à chier que je n'ai pas envie de vous coller au cul, miss ? Surtout qu'un cul comme le votre... '', dit-il sans terminé.

Il se recula alors puis sourit, amusé.

'' Le jardin... pourquoi pas ? Je crois que votre chambre est installé juste devant... c'est prometteur... '', dit-il en la regardant, sans le moins du monde gêné.

James fit un large sourire, laissant creuser une fine fossette sur sa joue droite.

'' Le droit ? Alors maintenant il faut une autorisation pour avoir envie de s'interresser à un cul en particulié ? '', dit-il avant d'éclater de rire.

Bah merde ! Il fallait croire qu'il y avait toute sorte de femmes pour faire un monde !

Il attendit un moment avant de répondre à sa deuxième remarque, toujours un sourire amusé sur ses lèvres.

'' Vous savez ce que l'on dit ? Il est parfois mieux de fantasmer que de vivre son fantasme réellement au risque d'être déçu... alors je vais me contenter de fantasmer dans le jardin. Une femme trop belle est parfois très décevante... '', dit-il en faisant reculer sa chaise pour pouvoir se lever.

Il la regarda de ses yeux rieurs puis se dirigea vers la porte.

Une femme plutôt contrôlante à l'entendre parler... il réprima une envie de rire , non pas par moquerie mais par étonnement, surtout.
Elle était susceptible la directrice... et très imbue d'elle-même.
Mais bon... personne n'était parfait... Et parfois, avoir un rôle de pouvoir pouvait monter à la tête.

Il se retourna de moitié pour la regarder et fit un petit rictus.

'' Je n'ai jamais dit avoir le droit de tout... mais je crois que le seul maître de mes pensées c'est moi-même... personne ne peut contrôler les désirs ou les sentiments de quelqu'un, pas même vous, votre altesse royale... '', dit-il en mimant un salut de noblesse, s'inclinant légèrement vers l'avant.

Il fini par éclater de rire puis soupira.
'' Moui... bien sur... vous êtes irrésistible... pour mes ex ... ce sera plutôt difficile, je dois dire... je n'ai jamais eu de relation stable avec une femme... m'enfin... je ne crois pas que le cul fait partie de la catégorie stable... je n'ai jamais dit être parfait de toute façon... '' , dit-il en posant sa main sur la poignée.

Il suspendit le geste de la tourner et la regarda un moment, un peu troublé par ses dernières paroles.
En faites, il ne comprenait pas le sens...

'' Et qu'arrivera-t-il si vous me trouvez la première, dites-moi ? ''

James resta un long moment à l'observer, le visage étrangement calme et vide de toutes émotions.
Il analisait ses paroles avec attention, il examinait ses mouvements, ses intonations, ses sourires, ses battements de cils, ses expressions... et déjà, il savait que Adella Wood était ce que l'on pouvait appeller, une femme fatale.
Elle était aussi séduisante que dangeureuse et Dieu savait à quel point il en avait connu des femmes de ce genre.

Oh ! Il ne savait rien de bien précis sur elle mais l'impression qu'il avait était pourtant très forte, à la fois désagréable et intriguante.
Mais le seul problème était que, bien qu'elle essayait de le salir, de le démolir moralement, elle n'y parviendrait jamais. Pour la simple et bonne raison qu'il avait déjà été démoli.
Plus rien ne l'affectait maintenant. On l'avait si souvent rejeté, humilier et battu lorsqu'il était jeune qu'il était maintenant à l'épreuve des sarcasmes.

Il était tout simplement devenu impénétrable...

Après un moment, il hocha la tête tout en la fixant droit dans les yeux et dit, d'un ton calme...

'' Oui... vous avez sans doute raison... surtout avec le support morale que vous accordez à vos pensionnaires... je doute moi aussi qu'un jour je parvienne à devenir quelqu'un de respectable... '', dit-il en arquant un sourcil.

Elle était tellement encourageante que n'importe quel suicidaire se serait déjà pendu dans le placard...

'' Et... bien que vous semblez vous y connaître en relation stable... il me semble que si c'était le cas, il y aurait longtemps que l'on vous aurait fiançé... et comme je le vois, vous n'avez pas la bague au doigt... trop parfaite pour vous marier, je présume ? ''

Elle posa alors sa main sur la sienne et il ne fit rien pour la retirer, puis ajouta, le visage sérieux...

'' Essayer ? Non... vous aimeriez trop. '', dit-il en retirant finalement sa main pour passer la porte.